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les machines se sont modernisées donc moins de manutention. C'est vrai que quand je suis arrivé il y en avait plus. Il y avait plus de manutention. L’exemple, tout bête, on serrait pas les cuvettes - c'est à dire en bout de coquilles y a des cuvettes pour éviter que le métal ressorte - on serrait avec des clés et on desserrait avec des clés. A la fin, on avait des visseuses, voilà. Quand vous avez le métal des tubes comme ça car la cuvette elle prend pas toute la forme, il faut laisser l'air qui circule dedans. Quand,en plein été, vous dévissez à la clé, bon... ça va quoi, c'est chaud... les machines ça nous a quand même bien aidé...et ce qu'on pourrait dire là aussi c'est que quand je suis arrivé les visseuses existaient déjà - je suis pas arrivé à l'usine au 19ème siècle - mais bon il y avait ce petit truc de l'ouvrier il faut quand même qu'il en bave un peu (...)

Alors moi je vais le dire avec les mots de Musset parce que je trouve ça vachement mieux qu'avec mes mots à moi. Dans un poème il dit : ''ami, prend ma main...je suis moins triste quand ta main prend la mienne...''  et je trouve que c'est un petit peu le métier infirmier. On tisse une toile entre des infirmiers, des AMP, des aides-soignantes, des éducs, tout une toile pour éviter à certaines personnes - celles qui veulent bien de nous - de tomber. Voilà... et faire partie de cette toile ça m’intéresse. Pas pour moi..., enfin ça m’intéresse moi d’être infirmière mais dans ce sens là  : faire partie d'une grande toile qui permet d'aller mieux, à chacun d'aller mieux.

ça reste quand même un métier industriel, avec des postes, avec la fumée, la poussière, l'amiante entre guillemets, ça, voilà... donc ça reste quand même... c'est angoissant, c'est voilà....Surtout que plus on avance dans le temps plus on apprend que il y a peu de choses qui sont autour de nous qui font du bien... à la santé.

Les 4 règles d'or : - du haut vers le haut - du plus propre au plus sale - du plus éloigné au plus proche de la sortie - On nettoie avant de désinfecter

Quand, moi, je faisais des manœuvres comme ça, je ne parlais à personne. Je regardais ce que je faisais. La boîte à boutons, des fois je regardais pas les boutons, mais des fois avant d'appuyer, je regardais si c’était bien le bon bouton quand même. Si on le relève d'un seul coup, on aurait pu tuer un mec de suite, avec une élingue. Quand on levait, on aurait pu arracher :  une élingue qui accroche une machine, on explose l’élingue on peut tuer quelqu’un. Toujours avant de lever, faut faire attention. Toujours dans la tête : ''faire attention'' comme ça, tout le temps, tout le temps. Celui qui fait pas attention, il peut pas faire ça, c'est pas possible. Il y avait pas beaucoup de pontier! - pas de bon - hein? - des bons, il n'y en avait pas beaucoup!

l’ébarbage, c'était "Cayenne", personne ne voulait aller à l'ébarbage. On allait chercher des outils et des meules donc pour meuler. Et c'est pareil, il y a avait des gars, qui ont fait que ça toute leur vie, et c'est pareil : ils allaient chercher leur meule  et on avait pas intérêt de leur piquer leur meule parce que sinon c'était la catastrophe, ils nous foutaient sur la gueule! et les mecs ils meulaient toute la journée et des fois ils rigolaient parce que quand on a pas l'habitude. C'est pareil, meuler c'est : y a une pression à mettre sur la meule, si on met trop de pression, ben, on avance rien, on arrache tout c'est pas terrible. Si on appuie pas assez ... ça meule pas. ils meulaient deux fois plus vite que nous parce que - et ils se fatiguaient moins que nous - et ils se fatiguaient pas - on voulait pas y aller - on voulait pas on pleurait même - ahahah

- Les conditions de travail évoluant, on est de plus en plus amené à faire les choses seule. Parce qu'on ne peut plus se permettre, on a plus le temps de faire les choses à deux, en binôme. - On a plus de personnel effectif, c'est réduit...trop de charges - Quand il n'y a qu'une infirmière et qu'une aide soignante, l'aide soignante elle fait son travail toute seule. - La loi c'est 13 patients pour une infirmière! - ouais c'est ça - mais par exemple si vous prenait l’hôpital, je vous donne l'exemple avec le déménagement : le premier étage où il y a le service de médecine-cardiologie. Donc à la fois un couloir de médecine et à la fois une service de cardio. Il y a en fait 30 lits donc 15 lits pour chacun des services et donc en fait il n'y a qu'une infirmière pour chaque service. Donc une infirmière attribuée à 15 patients autant pour la cardiologie que pour la médecine. Et une aide soignante pour aussi 15 patients finalement, donc souvent 15 toilettes !

oulalala, je ne sais pas combien de kilomètres nous faisons, il faudrait mettre un... vous savez ce qui mesure le kilométrage, c'est énorme! Moi je fais l'avenue d'Eysses, donc, jusqu'au boulevard de l'hôpital, jusqu'au feu rouge, la rue Victor Delberge, Palissy... qu'est-ce que j'ai encore à faire? La  rue pasteur, l'avenue de la Myre et Mory jusqu'à la rue du château d'eau...rue du château d'eau... voilà en gros Et tout ça il faut le faire jusqu'à 9h du matin, en commençant à 6h.

Protéger l'intimité du patient, donc quand on lave, par exemple, le corps, on a toujours le drap comme ça . On lève pas le drap, on a le drap comme ça et on fait comme ca... - en lavant dessous - en huit, ∞ ? -  Oui  oui, en huit ∞ toujours. - ah oui oui! En fait on a le drap et on a une serviette sous le drap pour protéger justement le drap. Après on change notre eau, on le rince, on revient, on resèche, comme ça. - là c'est la poisse! - en fait de la paume de la main on prend et vraiment comme ça - c'est de la torture comme technique - on tient le drap avec un main et avec l'autre on lave... - j'ai jamais appris ça moi... - ça fait comme une espèce de tente ! - Plier de drap... - ça fait comme un portefeuille, en fait - votre drap est en rectangle sur le patient et ça cache tout son intimité.

alors autant c’était individualiste, autant quand il y avait une action à faire, on le faisait ensemble! mais chacun avait son travail, un qui enlevait la chemise, l'autre...comme c’était un petit secteur, on était tous les 3, en fait, souvent. Donc on se voyait tout le temps en visuel, visuel, on parlait beaucoup parce que le  temps de la rotation de la chemise, y a avait peut-être 6, 7 minutes ou 12, je me rappelle plus exactement. Oh ben on était assis on parlait entre nous voilà une fois qu'on avait fini notre travail voilà....c'est vrai que chacun faisait attention à chacun, voilà. Quand la poche arrivait tout le monde disait ''attention'', tout ça, tout

moi c’était un pont roulant dans les mains. Enfin une boîte à boutons dans les mains, puis on manœuvrait des ponts. - si je peux me permettre : on aura dit un musicien, un joueur de clarinette, parce qu'il avait ... - beaucoup de boutons! Les boutons on les regardait les yeux fermés, on avait pas besoin de regarder, c'est une habitude comme quand vous jouez de la musique, c'est pareil. Et alors c'était ça : manœuvrer ce pont, après accrocher les coquilles sur des machines. Les poser, soit les ranger, ou aller les chercher et les mettre sur la machine. C'était pas trop physique parce qu'on faisait que de la marche et qu'on travaillait qu'avec les doigts!

Mais moi ce que j'ai trouvé très beau dans ce service, enfin dans ce type de soin et d'approche de la personne qu'on prend en charge, c'est à travers donc les soins palliatifs c'est-à-dire que... en tant qu'infirmier, on est plus du tout dans cette dimension médicale te dire : voilà il y a des traitements, il y a des recherches qui sont faites, on est sans cesse dans cette dynamique de trouver de nouvelles solutions, de nouvelles thérapeutiques, de nouveaux remèdes, toujours plus. On va dire cette logique vraiment de la société actuelle, où on essaye toujours de trouver de nouvelles choses pour progresser. Là, c'est pas cette vision là du soin à proprement parler que l'on a. C'est accepter que dans la vie les choses elles se passent pas toujours comme on voudrait et qu'on essaye de faire au mieux et que peu importe le devenir de la personne qu'elle s'en sort ou qu'elle sort pas  (...)

à l'école on apprend la théorie, donc on a plus de temps pour justement voir les gestes, comment il faut faire et tout. Mais sur le terrain...on apprend plus parce que c'est jamais la même chose en fait Tout ce que l'on appris à l'école, la théorie, ça s'applique différemment selon le chantier en fait. Par exemple quand vous faites un enduit il y a quelque chose qui ça s'appelle le gobetis. C'est la première couche qu'on met à l'enduit. On prend le mortier sur la truelle et on fait un fouetté, en fait, on jette, on projette le mortier. C'est traditionnel, c'est à la main. Maintenant on le fait à la machine, des grosses machines, mais traditionnel à la main c'est comme ça.

(...) quand il va y avoir du béton, même quand on va couler, vous allez voir, ça va être ...avec les gestes, avec les toupies, tenir les tuyaux, après à la bétonnière, marteaux piqueurs, tenir le marteau piqueur. Voilà prendre la pelle...Ouais casser avec le marteau piqueur, c'est : on casse, on réfléchit pas, c'est vrai ça on réfléchit pas, on casse, on est dans notre truc, non, on réfléchit pas trop, on est dedans. Après, si, faire le béton aussi. Après ce qui est intéressant c'est de lire les plans, tout le travail du bureau, ça c'est autre chose. Lire les plans, ça c'est bien aussi, savoir lire les plans, mettre en place les ferrailles, lire les plans de ferraillages, implanter (...)

Là, il n' y a pas d'école. Ce sont des métiers tellement spécifiques, y a peut-être...des aciéries, comme ça, y en a peut-être, je sais pas moi, en tout et pour tout une cinquantaine dans le monde donc vous apprenez pas à l'école, vous apprenez sur le tas. Il existait l’école des apprentis à l'usine qui formait, en général, les métiers classiques: électriciens, dessinateurs mécanos,  les trucs comme ça, mais souvent c'est gens là ils rentraient à l'usine, certains allaient dans ces métiers là et d'autres partaient en production - comme moi d'ailleurs- sur des métiers comme ça de fonderie où y a pas forcément d’école, tout simplement. Mais après pour le travail lui même, vous arrivez, vous allez avec l'ancien et puis voilà : tu fais comme ça sinon tu prends une baffe (...)

Je crois que malgré les règles qui disent que quand on enlève la blouse, on enlève le métier, on rentre chez soi. Je trouve que c'est un peu utopique et c'est dur de faire la part des choses, même si on met de la distance, même si... On ramène toujours un peu de vécu à la maison et on y repense... et ça travaille et on est des êtres humains donc on peut pas faire cette différence. Je trouve que c'est ça c'est ce qui caractérise aussi et je pense que c'est pour ça qu'il y a beaucoup de gens qui sont... on parle beaucoup de burn-out dans la profession parce que finalement on engrange plein de choses, on est un peu une éponge toute la journée (...)

L'amitié, la fraternité, ça ouais ! ah ouais ça il le faut parce que si il y a pas ça, tu tiens pas quoi....pffff...ça devient plus pénible et encore donc c'est important. Se soutenir les uns les autres, ça c'est important! C'est important ça persiste, ça dure, ça perdure encore cette attitude là avec ceux que j'ai connu et ça perdure encore.

Ah mais y a pas d'apprentissage, y a pas d'école pour ça ! c'est le ....c'est le voir et le faire. Voilà, ça se fait comme ça, la transmission du savoir elle se fait comme ça. Tu restes là, tu regardes et tu fais. Le voir et le faire. Il y a pas de ... les conseils ils viennent là, ils se font au fur et à mesure, du copain... ou avant c'était le maître-apprentissage, enfin le référent. C'est que ça : c'est voir et faire. Je crois que c'est comme ça qu'on apprend bien aussi, ouais ...en fonderie c’était ça surtout. Bon les fours c'est différent...préparation : préparation du métal, il faut avoir un peu de connaissances en mathématiques, il faut déjà des connaissances, il faut déjà réfléchir, il faut voilà mais le reste c'est ....quoi que c'est un peu ça aussi sur les fours parce qu'il y a des choses manuelles qu'il faut avoir vu faire pour les faire correctement.

(...) lui il pilotait le pont et des fois on se regardait pas, c'est-à-dire que moi j'étais sur la machine, je faisais mes opérations " changement de fabrication" :  il suffisait d'enlever des galets de la machine, des gros galets qui pèsent 800 kilos, les enlèvent, on dévissait, il fallait enlever les galets pour en mettre un autre d'un diamètre différent. C'était des gestes, c'était ...on faisait un petit geste comme ça ... il savait que je voulais monter, si je faisais un petit geste comme ça, il savait que je voulais descendre...à droite, à gauche et ...j'avais pas besoin de regarder je savais que ça allait venir, je faisais ça... il savait qu'il fallait monter tout doucement - ah oui c'est vrai, ces gestes ! - c’était comme ça, il fallait qu'il soit observateur, enfin qu'il regarde bien, qu'il soit attentif au besoin de la personne parce que finalement c'est ça, c'est la personne qui est dans la machine qui a besoin, lui, il a besoin de rien et voilà...avec lui c’était vraiment exceptionnel parce que, bon, on avait une précision et on avait même pas besoin de se parler. (...)

le bon geste c'est quand on prend le temps un petit peu de respecter l'outil, enfin la machine ou la pièce que l'on veut faire. Si on y va trop fort, on se fait mal, ou on abîme ou on est pas précis. C'est une alchimie entre la force et -je sais pas moi comment on peut dire ça - et la douceur du travail.

Il y avait aussi - je me rappelle - d'un truc... au début, qu'on était arrivé, il n'y avait pas les pistolets laser pour prendre les températures dans les coquilles. Une coquille pour la préparer il fallait une certaine température. Vous savez comment on faisait? - ahhahaha C'est les anciens, au début, ils crachaient sur la coquille et si le crachat il s'en allait de suite c'est qu'elle était trop chaude, s'il restait c'était la bonne température. Après il y a eu les pistolets laser ... - C'est moi qui vous les ai donné, les pistolets laser, c'est moi qui vous les ai acheté, les premiers... - C'est vrai qu'ils travaillaient mais c'est vrai qu'il y avait des pièces rebus... - oui voilà!!! on s'est rendu compte qu'il y avait quand même pas une précision....parce que la température était extrêmement importante.

C'est - bon, bien sûr - le stress des examens ça c'est normal... mais c'est quand même un métier où l'on est en contact avec des gens, où l'on a des responsabilités énormes... où il y a une quantité de connaissances incroyables à connaitre, qui je pense en trois ans... c'est pas du tout suffisant parce qu'en fait, comme je disais tout à l'heure, on aborde plein de choses, c'est sûr, on voit de tout, alors on nous répète ''mais ça vous l'avez vu en première année, vous l'avez vu..." mais en fait on le voit tellement rapidement qu'on a pas le temps d'assimiler, c'est pas des choses que l'on acquiert si on ne les voit pas en stage... c'est pas quelque chose que l'on va pas acquérir, en fait.

A vrai dire je suis arrivée là dedans, par hasard, tout à fait par hasard, puisque moi j'ai quand même un passé derrière et quand je suis arrivée dans la région il fallait bien trouver un travail. Et la première chose, enfin là où j'ai trouvé du travail c'était en maison de retraite. Et... très bizarrement, ben, ça m'a plu. ça m'a plu, je crois que c'est ce contact, cet esprit de travailler en équipe, bon même si tout n'est pas rose... Voilà apporter aux gens, se sentir utile, la relation, tout ça, ça me plaisait. Enfin ça c'est fait tout ça un petit peu progressivement parce que bon ça pas était du jour au lendemain comme ça... mais au début il fallait bien travailler donc, au début, je dirais que c'était alimentaire et puis après c'est la relation avec les personnes qu'on soigne (...)

Certificat aptitude professionnel assistant technique en milieu familial et collectif. Ils apprennent à faire l'entretien des locaux, l'entretien du linge et la cuisine. Et ils peuvent mettre ça en œuvre soit en milieu familial donc, tout simplement, comme aide à domicile, par exemple, soit en milieu collectif donc par exemple dans des établissement scolaires, dans des EHPAD,... toutes collectivités. J'ai fait des stages avec d’autres collègues donc en interne, en Éducation Nationale, et puis après, j'ai aussi fait des stages dans un hôpital, sur le terrain, avec des professionnels qui m'ont expliqué les contraintes qu'ils avaient aussi au niveau du temps. C'est des choses que l'on ne se rend pas compte forcement. Donc il y a la technique mais le temps aussi surtout qui m'avait marqué. La rapidité à laquelle il fallait réaliser ces gestes aussi et que ça soit efficace ! Donc il faut à la fois une précision technique et l'efficacité de rentabilité, voilà.

Moi je suis intérimaire, ça doit faire 2, 3 ans que je viens chez Foreo, à peu près, à faire des micro-pieux. Et dans l'essentiel, je suis juste manœuvre : je prends les tubes, je les prépare, je les graisse et je les monte sur la machine, c'est tout. Après le malaxeur, c'est pas compliqué : on met de l'eau, une certaine quantité, on met du ciment qui correspond à l'état du sol puis terminé, après on injecte c'est aussi simple que ça! - donc, en fait,  vous vous êtes là pour faire tout ce qui est la préparation? - voilà exactement, j'avance le chantier pour qu'il s'avance au mieux et le plus rapidement possible. qu'on est pas à attendre les tuyaux les tubes que quand on commence à forer j'ai tous mes tubes à côté, on enchaîne et on perd pas de temps!

Le travail courbé ou après des positions statiques permanentes, je vois la soudure, moi,des fois, à force de garder la position, j'ai été obligé d’arrêter, j'avais trop mal dans le bras. D'ailleurs c’était des tendinites à l'épaule, pourtant c'est qu'une pince de soudure mais le truc de faire le petit geste...enfin précis, oui, on peut dire précis mais répétitif mais à force on finissait par avoir la tendinite dans le bras parce qu'on faisait ça tous les jours, c'est la répétition qui faisait ça.

les gants toute la journée, tout est chaud ahhaha Donc voilà après les sensations, les sensations de son corps.... Puisque c'est un travail posté souvent on a des problèmes digestifs, moi j'ai des cachets à vie, à cause de ça, parce que mon estomac... d'avoir mangé à tout heure et en dormant à toute heure, bon on se dérègle, la machine elle ne marche pas très bien après. Voilà, les sensations au boulot de fatigue physique. Ouais c'est très, comment dire, c'est très terre à terre les sensations qu'on peut avoir, c'est ça, c'est fatigue physique, c'est la lassitude par rapport au fait que l'on soit fatigué. Bon, j'ai jamais eu envie de danser si vous voulez savoir ça c'est sur. Là dedans, j'ai jamais eu envie pourtant le samedi soir 'j’aimais bien mais là non.

j'étais attirée vers la fonte. La fonte, quand elle coulait, c'était beau à voir, on avait des lunettes de soleil. C’était beau à voir, ah oui ça, c'est un truc qui me manque un peu sur  ça, sur la fonte. C'est joli, c'est liquide, c'est jaune c'est ...et encore à l'acier, elle est pas jaune, elle est blanche, c'est joli mais j’ai pas travaillé à l’acier. J'ai pas travaillé à l'acier mais par contre elle était plus jolie mais elle faisait plus mal aux yeux, à l’acier. à l’acier il fallait les lunettes automatiquement, on pouvait regarder nous de loin la fonte ça allait mais de près il fallait les lunettes. C'était des lunettes de soleil mais pas de soleil de Optic 2000!

On nous a montré les défauts qu'il fallait pas donc on regardait les pièces de façon à voir si il y avait un défaut dessus si il y avait pas... ça on vous le montre au départ puis après c'est le coup d’œil après on a vite fait. Parce que quand on appris - au début c'est embêtant parce qu'il faut regarder vraiment la pièce, tourner la pièce, regarder et après quand on faisait les chemises voitures - parce que Solex on a pas fait longtemps - quand on contrôlait les chemises de voitures c’était vite fait parce que quand on a pris le coup d’œil, après, juste vous tournez la pièce et tac! l’œil se portait dessus et c'était vraiment .... c'était automatique. C'est comme si vous avez quelque chose que vous voyez tous les jours et que on va vous le déplacer d'une tacon, vous vous dites ah!!! (...)

bon on était pas quand même au 16ème siècle, beaucoup de choses étaient automatisés, c'est des boutons, des … voilà comme geste : tac! ...c'était souvent ce genre de gestes là, pas beaucoup forcément de gestes manuels, enfin sur mon chantier à moi toujours. Il y a des endroits où il y a des travaux qui se font à la chaîne, vous avez des gestes qui sont toujours les mêmes, c'est souvent ce genre de choses. Là où on était nous, c'est pas tout à fait ça, c’était un chantier plutôt artisanal, malgré tout quand même assez automatisé. Pas automatisé, mais enfin c'est de la machinerie. C'est pas couler à la main comment ils faisaient avant, tout ça, ça n'existe plus depuis ...moi je l'ai pas connu ça!

donc on arrivait la machine était prête à travailler. C'est vrai qu'on avait cette chaleur qui arrivait directement sur nous en permanence et l'hiver, bon, on avait froid derrière mais on avait de la chaleur toujours devant et l'été on avait les deux! On avait vraiment les deux. Et puis on avait le bruit, le bruit des carrousels qui étaient derrière nous et la poussière en permanence, bien sûr, parce que quand les pièces étaient coulées tous ces moules en sable que nous on faisait se défaisaient, ils étaient brûlés donc ils tombaient en cendres. Ils étaient posé sur des petits paniers qui étaient passés par-dessus nous et qui allaient au chantier derrière pour aller à la désableuse et au contrôle. Alors toute cette poussière de sable, et tout ça, ça tombait et alors avec les ventilos, les trucs comme ça, c'était brassé, c'était ....et on vivait dans ce truc là . La douche le soir elle était ...obligée ahahahah! on était dans la poussière, dans le bruit, dans la chaleur.

- marcher sans arrêt parce que c'est vrai qu'on est tout le temps en mouvement. - c'est vrai qu'on marche souvent ... - tu cours même à la fin ! - il y avait une étude sur le nombre de kilomètres que faisait une aide soignante, une infirmière, dans la journée c'est assez énorme quand même. C'est vrai qu'on fait que de marcher tout le temps. - oui en quantification de pas,non? - je sais plus si c'est en pas ou en kilomètres mais c'était assez fascinant (...)

Disons qu'on a un boulot qui n'est pas très - comment dirais-je - très connu méconnu si vous voulez ... et pas reconnu surtout on nous voit pas tellement on voit quand c'est sale mais on voit pas quand on passe souvent c'est l'impression que ce nous donne

C'est un genre de danse :  il fallait  - Hop! -  suivre le carrousel qui tournait, remplir le basquet, repartir vers l'autre... C'était que ça quoi, avec le jeu de jambes. Le savoir-faire de manipuler manuellement... monter lorsqu'il fallait le palan. Enfin, il y a 2 couleurs donc une fois que l'un avait vidé sa poche, l'autre arrivait derrière et recommençait la gestuelle et ça pendant 8 heures, c’était une danse magique! C'était prendre un rythme et être très doux dans ses manipulations et ensuite, en fin de couler,être violent dans le geste, pour se sortir de l'endroit, pour laisser le collègue venir à sa place, donc voilà il y avait de la douceur dans la gestuelle et puis après il y avait la violence du dégagement.

(...) Je suis brasseuse, voilà je fais de la bière. C'est un métier qui était porté par les femmes depuis des milliers et milliers d'années et aujourd’hui il y a un renouveau dans la brasserie française, de reprendre un peu ce pouvoir qu'avait les femmes de brasser. Quelque chose qui nous avait été enlevé mais bon ça c'est une autre histoire. D'abord c'est très technique, il faut apprendre les différents ingrédients du brassage, c'est à la fois technique, scientifique puisqu'il y a des paramètres à connaître, c'est physique aussi puisqu’on soulève des sacs de 25 kilos et des cartons de bières qui font entre 7 et 9 kilos. Après ce sont des gestes qui se transmettent, une fois que l'on a appris à brasser, je pense que l'on sait brasser.

On avait de gros gants exprès pour la chaleur et même au début qu'on était pas habitué, même avec les gants, quand on attrapait les noyaux, on avait des cloques à la longue. Et après la peau s'était durcit, après on le craignait plus. Mais c'est vrai que les premiers jours... moi je me rappelle, au début que je rangeais les noyaux derrière la machine ... Les premiers jours -  aouw! - les premiers soirs j'avais les doigts avec des cloques! Après, bon ben, petit à petit  ça se durcit et puis on le craint plus. On ne peut pas travailler sans gants, même à la chaine, je travaillais jamais sans gants parce que, bon, il y a toujours contre les pièces des petits ergots, n’importe quoi, c'est bon pour se le planter dans les doigts.

ce que j'adorais particulièrement c'est quand j'ajustais une pièce. C'est-à-dire quand j'avais une pièce à l'étau et que j'y allais avec la lime, c'est pareil là, il fallait être précis puisque quand on ajuste une pièce ça va au centième souvent. Là il y avait un geste, une tenue de l'outil qui doit être ferme mais léger et je trouvais que c'était ...c'était chouette. quand on appliquait bien l'outil sur le métal qu'on apercevait le copeau tombé derrière, enfin les petits copeaux, c'est toujours du petit copeau à la lime mais c'est pareil c'était quelque chose d'assez exceptionnel.

une envie de ....d'aller vers l'autre. Je pense que si tu es complétement centré sur toi, c'est pas un boulot qui te conviendra. Le but c'est l'attention portée à l'autre, c'est vraiment dans l'observation, dans l'écoute, dans le contact,dans ....voilà c'est vraiment l'envie d’être ouvert et attentif aux autres. Ça pour moi c'est la première caractéristique d'une infirmière. Après, ben, c'est effectivement ce rapport au corps et à la peau, si euh... ou même aux odeurs. Si tu ne peux pas toucher quelqu'un, si tu ne peux pas...tu ne supportes pas l'odeur c'est compliqué de devenir infirmier parce que c'est un métier de contact (...)

il fallait veiller en permanence. Quand on coulait la fonte, il fallait à mesure qu'on vidait, réavancer doucement le pont parce que quand la poche était pleine, ça coulait loin mais à mesure qu'on vidait le truc ça coulait plus droit donc il fallait s’avancer en même temps que l'on coulait et ça c'est vrai que c'était ...il fallait être attentif, il fallait faire attention de pas....après on le faisait automatiquement, c'est sûr, parce qu'on avait pris notre point de repère mais c'est vrai qu'au début ça fait un peu peur, parce qu'on se dit bon si on fait couler à côté, ça va gicler, ça va envoyer, ça peut brûler les gens...

- vous c'est quoi votre métier en fait? - foreur - et vous l'avez appris comment? - oh sur le tas! y a pas d'école - et vous avez commencé sur des chantiers direct? - exactement - à quel âge? - à 17 ans et demi, y a plus de 20 ans, maintenant - Et ce que vous préférez faire sur ces chantiers, c'est quoi? - Oh ben c'est jamais pareil, c'est toujours différent, on fait toujours la même chose mais c'est jamais pareil : chaque journée est différente.

le travail lui il est debout et tout le temps et marcher et heureusement qu'on marchait parce qu'il y a rien de pire que de rester...les gens qui en ont bavé le plus à l'usine, c'est ceux qui avait un boulot poste fixe qui était sur 1 mètre carré pendant 8 heures, c'est affreux, ça c'est affreux. Moi je l'ai eu fait parce que quand on a eu notre activité en baisse on allait travailler ailleurs et rester comme ça sur 1 mètre carré : vous avez les jambes qui vous rentrent dans le dos, c'est un truc de fou! Il faut mieux marcher...voilà du coup je continue à marcher ahahah c'est bon pour la santé!

Au départ, quand on rentre, bien sûr, on a le geste hésitant puisqu’on a peur de mal faire ou faire des bêtises enfin voilà. Après bien sûr, on prend de l'assurance comme tout le monde et à la fin on a des gestes imprudents. On devient à peu près comme tout le monde, ça devient un geste habituel et jusqu'à la limite de l’imprudence, souvent et c'est de là des fois qu'il arrive des accidents parce qu'on fait moins attention au danger. Et puis la répétition et toujours demander plus aussi et voilà c'est de là que l'on peut arriver à des accidents et même qu'il arrive des accidents.

on vivait avec, on était pris dans le système, on y faisait plus cas d'ailleurs. Bon d'ailleurs on se protégeait peut-être pas suffisamment. D’où après, arrivé à un certain âge, on a des acouphènes ahhahah. Et après, il y avait des machines où le bruit était vraiment persistant, désagréable, une résonance puisqu'on travaillait dans des corps creux, dès fois, selon ce que l'on faisait, cela créer des résonances. ça c'était pénible! Après on avait notre machine, un peu plus loin, qui tournait pas souvent parce que c'était un peu spécifique c'était le martelage. Alors là c'était....l'enfer, l'enfer : des bouchons des oreilles, le casque par dessus et encore le soir il fallait prendre un doliprane ahahhaha

Responsabilité et le manque d'encadrement... Je veux dire on est seule comme je disais tout à l'heure, il y a une infirmière pour 15 patients si on a de la chance on a 1 collègue... il y a en 2 pour 30 patients, donc du coup on a un collègue a qui on peut, peut-être, demander si on sait pas... mais on est pratiquement seule. La cadre, elle est là les horaires de bureau, après s'il y a des problèmes à coté... ben on est seule. Donc ouais la responsabilité devant l'immensité de choses qu'il faut savoir. Voilà, mais heureusement qu'il y a le contact avec les patients qui là bien sûr... On sait pourquoi on est là. Voilà. Je sais que chaque stage est très dur, je les trouvent très dur, mais il y a toujours ce coté là. Je sais à chaque fois que j'en parle à ma famille, à mes proche,etc : c'est dur, c'est dur mais heureusement que les patients sont là (...)

(...) c'est bruyant, ça marque ! Chaleur, poussière...C'est hostile... c'est hostile... la fonderie c'est hostile. En fait, les fonderies c'est très hostiles. Et encore, je parle pas des début quand il y avait les plus vieilles machines de coulée genre tacon alors là c'est encore plus l'enfer, même moi ça me faisait peur de passer dans ces endroits là, au début, oui. C'était quelque chose! C'était encore plus bruyant, plus sale, plus dangereux. Les mecs étaient des fous sur ce chantier là. tu te faisais écraser comme qui rigole par un tracteur, là ...il fallait faire attention en passant là, à l'époque . Après ça était démoli, ça était modifié mais à cette époque là. Mon Dieu! même moi j'avais peur (...)

l'attention au travail....ça dépend à 4h du matin c'est compliqué. Et quand...le soir là, à 8h, quand il fait nuit vous partez au boulot, déjà là c'est dur ...et arrivé à 2h du matin, vous êtes crevé aussi... Non l'attention c’était le plus dangereux bien sûr et puis c'est dur 8h de rang au travail ; et souvent les accidents arrivaient pour ça, parce que justement on était habitué on faisait moins attention et la fatigue derrière... la fatigue du poste, tout simplement, parce que c'est pas une vie normale. Vous mangez une semaine à telle heure, vous dormez à telle heure, la semaine d’après c'est décalé, bon ça c'est très usant, les postes. Voilà après c'est un choix, on était pas obligé d'y rester.

moi quand j'arrivais sur le chantier... j'entendais, je sentais, je savais pratiquement si ça marchait. Le bruit, les vibrations du sol aussi parce que comme on centrifugeait des pièces donc ça tournait très vite et si il y avait des vibrations on le sentait par le sol, ça nous remontait par les pieds et on sentait. Moi quand j'arrivais sur le chantier, le matin, rien qu'aux bruits : le bruit des arcs électriques, des fours de fusions, le bruit de la centrifugeuse, je savais si ça marchait bien ou si ça marchait pas bien. Quand tu entendais la centrifugeuse siffler : t'es pas content. Quand tu avais les vibrations qui te remontaient par les pieds : t'es pas content. Quand le four faisait brrrou-brrrou ça marchait pas bien, quand il faisait brrrrrrouuuuuu ça marchait bien (...)

mais quand j'étais à la 1500 c’était quand même assez physique pour moi. Sortir les pièces, tout ça et tout... Bon j'avais des bons collègues. J'avais des bons collègues, alors quand ils étaient fatigués, on se le disait, parce qu'on travaillait à trois donc on s'aidait franchement. Quand il y avait une bonne équipe, ça se passait très bien. Mais la 1500 c’était quand même assez physique pour moi. Ils ont pas regardé, si j'étais une femme ou une homme...voilà j'étais dans le lot et puis voilà c’est tout. Des fois, je rouspétais : ''Ouais arrêtes de me mettre à la 1500 !'' mais bon, j'étais obligée.

le rémouleur c'était des gestes de ...ben déjà visuellement, il fallait, il fallait être attentif, ne pas laisser de résidus dans les coquilles et puis bon il y avait un savoir faire aussi passer le souffle dans la coquille et puis revenir lentement ou inversement ou alors passer la brosse pour nettoyer c’était des gestes précis qu'il fallait avoir sous peine de... la sanction  c'était immédiat quand on brossait dans un porte coquille en rotation ça fait 900 tours pratiquement le truc là. Introduire une brosse à l’intérieur, tenu manuellement, en appui,à la moindre fausse manip, euhhh ça part dans tous les sens. Donc tu peux te casser le bras, tu peux ...voilà donc c'était très précis, une gestuelle très précise, pas violente mais ... ouais c'est compliqué à exprimer.

J'avais 18 ans : tu rentres là dedans, tu te dis mais qu'est-ce que j'ai fait de mal là pour me retrouver ici?!  Du feu partout, la chaleur - j'ai tué personne! - là tu te dis ,bon...après avec le temps on apprend à... on apprend à aimer son travail tout simplement parce qu’il était quand même intéressant, là où je suis il était intéressant. C'est pas le cas de tous et...moi j'ai eu la chance, quelque part, de travailler à cet endroit là, il y avait d'autres endroits qui étaient intéressants mais il y en avait d'autre beaucoup moins ...pour avoir fait des stages à droite à gauche et puis de se retrouver à l'ébarbage : meuler des pièces toute la journée  - euhhh... là vous pouvez y aller voir eux, les gestes vous allez les voir - ouingouingouing - pendant  8 heures vous avez ps 50 gestes. Et attraper la pièce suivante et ouingouingouing!

Le décrassage, c'était quand on avait préparé la fonte, qu'on l'avait mis en température, on arrêtait la température donc le four était stable, au niveau de la température. On décrassait : c'était une poudre qui enlève toute la crasse, qui faisait remonter toute la crasse du four et de la fonte. Et donc on avait des pinces donc c'était pshitttttt, les pinces descendaient, on écartait ça faisait clac! on resserrait mais on faisait plusieurs fois pour que toute la crasse...parce qu'en fait la crasse il fallait pas l'enlever petit à petit il fallait faire des morceaux et vraiment pour que ça s’enlève complètement donc ça faisait shittt pshiiiiit shutttt pshutttt ça c'était le décrassage.

Ben je pense que c'est comme pour tout apprentissage - C'est un automatisme après... - Voilà au début c'est des choses que l'on calcule et puis après ... - ...après soit on fait, soit on oublie! soit on fait automatiquement soit on oublie... - Si ça a était bien... bien appris enfin je dirais finalement bien compris - Ouais c'est ça - Parce qu'en fait, il n'y a pas de bien appris si ce n'est pas bien compris - ça c'est sur - Exactement, tu peux apprendre un geste, si tu ne comprends pas pourquoi tu le fais, tu finiras pas l'abandonner! - Ouais on l'abandonne

le bon geste c'est quand on prend du poids, se baisser comme il faut, voilà mais des fois on a pas le temps, c'est une chaine et puis c'est la fonte qui nous commande, c'est la température, c'est tout à la température, trop chaude ça va pas, trop froide ça va pas voilà c'est ca. Donc des fois, on n'avait pas le temps, il y a plein de choses qu'on fait et qu'on devrait pas faire pour le corps, se baisser à ramasser quelque chose, travailler sans masque quand y a du wespray, travailler sans lunettes ça fait partie de la sécurité mais la sécurité... comme à la grenailleuse si on avait pas les lunettes que, des fois il y avait des petits éclats, ça faisait mal, des petites billes en ferraille là! ah ouais!

Quand je suis rentré à l'usine, on m'a embauché et on m'a dit : "tu fais ça'' et c'est tout ahahah ...Tu vas apprendre ça, puis voilà. Au début, j'étais aux machines et après ça, je suis allé faire le pont. J'ai appris comme ça, comme tout le monde, on apprend sur le tas à travailler, on sort pas de l’école pour faire ça, ça n'existe pas ! On te dit, on t'embauche et si tu fais pas l'affaire, ben tu y resteras pas...c'est comme ça un peu... - ben oui! - et petit à petit, dans le temps, on a avancé, on a avancé, on a évolué, comme ça dans le temps, comme toi tu as fait, pareil. C'est pareil pour tout le monde.

Les entrailles c'est dedans c'est là. Même encore là, on en parle ... pendant 2 ou 3 nuits ça va me travailler. Même les photos, j'ai des photos, des fois avec la famille on les regarde... tout ça ....ça revient. Celui qui s'en va, qui arrive à la retraite, qui s'en va que l'usine continue, que ça fonctionne - plus ou moins bien parce que bon dans les conditions que c'était-  je pense que ça doit faire autre chose. Mais partir comme ça : être mis dehors parce que c'est vraiment être mis dehors! Tu es sur le poste de travail, il est 9h30 du matin, on vous dit : ''vous arrêtez tout, prenez vos affaires, rentrez chez vous'' c'est ... quand vous avez passé 36 ans dans la boîte ça fait quelque chose, ça fait quelque chose. C'est pour ça que c'est dommage parce que bon c'est surtout... le savoir-faire.