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Au départ, quand on rentre, bien sûr, on a le geste hésitant puisqu’on a peur de mal faire ou faire des bêtises enfin voilà. Après bien sûr, on prend de l'assurance comme tout le monde et à la fin on a des gestes imprudents. On devient à peu près comme tout le monde, ça devient un geste habituel et jusqu'à la limite de l’imprudence, souvent et c'est de là des fois qu'il arrive des accidents parce qu'on fait moins attention au danger. Et puis la répétition et toujours demander plus aussi et voilà c'est de là que l'on peut arriver à des accidents et même qu'il arrive des accidents.

le bon geste c'est quand on prend le temps un petit peu de respecter l'outil, enfin la machine ou la pièce que l'on veut faire. Si on y va trop fort, on se fait mal, ou on abîme ou on est pas précis. C'est une alchimie entre la force et -je sais pas moi comment on peut dire ça - et la douceur du travail.

on vivait avec, on était pris dans le système, on y faisait plus cas d'ailleurs. Bon d'ailleurs on se protégeait peut-être pas suffisamment. D’où après, arrivé à un certain âge, on a des acouphènes ahhahah. Et après, il y avait des machines où le bruit était vraiment persistant, désagréable, une résonance puisqu'on travaillait dans des corps creux, dès fois, selon ce que l'on faisait, cela créer des résonances. ça c'était pénible! Après on avait notre machine, un peu plus loin, qui tournait pas souvent parce que c'était un peu spécifique c'était le martelage. Alors là c'était....l'enfer, l'enfer : des bouchons des oreilles, le casque par dessus et encore le soir il fallait prendre un doliprane ahahhaha

On avait de gros gants exprès pour la chaleur et même au début qu'on était pas habitué, même avec les gants, quand on attrapait les noyaux, on avait des cloques à la longue. Et après la peau s'était durcit, après on le craignait plus. Mais c'est vrai que les premiers jours... moi je me rappelle, au début que je rangeais les noyaux derrière la machine ... Les premiers jours -  aouw! - les premiers soirs j'avais les doigts avec des cloques! Après, bon ben, petit à petit  ça se durcit et puis on le craint plus. On ne peut pas travailler sans gants, même à la chaine, je travaillais jamais sans gants parce que, bon, il y a toujours contre les pièces des petits ergots, n’importe quoi, c'est bon pour se le planter dans les doigts.

donc on arrivait la machine était prête à travailler. C'est vrai qu'on avait cette chaleur qui arrivait directement sur nous en permanence et l'hiver, bon, on avait froid derrière mais on avait de la chaleur toujours devant et l'été on avait les deux! On avait vraiment les deux. Et puis on avait le bruit, le bruit des carrousels qui étaient derrière nous et la poussière en permanence, bien sûr, parce que quand les pièces étaient coulées tous ces moules en sable que nous on faisait se défaisaient, ils étaient brûlés donc ils tombaient en cendres. Ils étaient posé sur des petits paniers qui étaient passés par-dessus nous et qui allaient au chantier derrière pour aller à la désableuse et au contrôle. Alors toute cette poussière de sable, et tout ça, ça tombait et alors avec les ventilos, les trucs comme ça, c'était brassé, c'était ....et on vivait dans ce truc là . La douche le soir elle était ...obligée ahahahah! on était dans la poussière, dans le bruit, dans la chaleur.

C'est un genre de danse :  il fallait  - Hop! -  suivre le carrousel qui tournait, remplir le basquet, repartir vers l'autre... C'était que ça quoi, avec le jeu de jambes. Le savoir-faire de manipuler manuellement... monter lorsqu'il fallait le palan. Enfin, il y a 2 couleurs donc une fois que l'un avait vidé sa poche, l'autre arrivait derrière et recommençait la gestuelle et ça pendant 8 heures, c’était une danse magique! C'était prendre un rythme et être très doux dans ses manipulations et ensuite, en fin de couler,être violent dans le geste, pour se sortir de l'endroit, pour laisser le collègue venir à sa place, donc voilà il y avait de la douceur dans la gestuelle et puis après il y avait la violence du dégagement.

les gants toute la journée, tout est chaud ahhaha Donc voilà après les sensations, les sensations de son corps.... Puisque c'est un travail posté souvent on a des problèmes digestifs, moi j'ai des cachets à vie, à cause de ça, parce que mon estomac... d'avoir mangé à tout heure et en dormant à toute heure, bon on se dérègle, la machine elle ne marche pas très bien après. Voilà, les sensations au boulot de fatigue physique. Ouais c'est très, comment dire, c'est très terre à terre les sensations qu'on peut avoir, c'est ça, c'est fatigue physique, c'est la lassitude par rapport au fait que l'on soit fatigué. Bon, j'ai jamais eu envie de danser si vous voulez savoir ça c'est sur. Là dedans, j'ai jamais eu envie pourtant le samedi soir 'j’aimais bien mais là non.

le travail lui il est debout et tout le temps et marcher et heureusement qu'on marchait parce qu'il y a rien de pire que de rester...les gens qui en ont bavé le plus à l'usine, c'est ceux qui avait un boulot poste fixe qui était sur 1 mètre carré pendant 8 heures, c'est affreux, ça c'est affreux. Moi je l'ai eu fait parce que quand on a eu notre activité en baisse on allait travailler ailleurs et rester comme ça sur 1 mètre carré : vous avez les jambes qui vous rentrent dans le dos, c'est un truc de fou! Il faut mieux marcher...voilà du coup je continue à marcher ahahah c'est bon pour la santé!

- Les conditions de travail évoluant, on est de plus en plus amené à faire les choses seule. Parce qu'on ne peut plus se permettre, on a plus le temps de faire les choses à deux, en binôme. - On a plus de personnel effectif, c'est réduit...trop de charges - Quand il n'y a qu'une infirmière et qu'une aide soignante, l'aide soignante elle fait son travail toute seule. - La loi c'est 13 patients pour une infirmière! - ouais c'est ça - mais par exemple si vous prenait l’hôpital, je vous donne l'exemple avec le déménagement : le premier étage où il y a le service de médecine-cardiologie. Donc à la fois un couloir de médecine et à la fois une service de cardio. Il y a en fait 30 lits donc 15 lits pour chacun des services et donc en fait il n'y a qu'une infirmière pour chaque service. Donc une infirmière attribuée à 15 patients autant pour la cardiologie que pour la médecine. Et une aide soignante pour aussi 15 patients finalement, donc souvent 15 toilettes !

(...) lui il pilotait le pont et des fois on se regardait pas, c'est-à-dire que moi j'étais sur la machine, je faisais mes opérations " changement de fabrication" :  il suffisait d'enlever des galets de la machine, des gros galets qui pèsent 800 kilos, les enlèvent, on dévissait, il fallait enlever les galets pour en mettre un autre d'un diamètre différent. C'était des gestes, c'était ...on faisait un petit geste comme ça ... il savait que je voulais monter, si je faisais un petit geste comme ça, il savait que je voulais descendre...à droite, à gauche et ...j'avais pas besoin de regarder je savais que ça allait venir, je faisais ça... il savait qu'il fallait monter tout doucement - ah oui c'est vrai, ces gestes ! - c’était comme ça, il fallait qu'il soit observateur, enfin qu'il regarde bien, qu'il soit attentif au besoin de la personne parce que finalement c'est ça, c'est la personne qui est dans la machine qui a besoin, lui, il a besoin de rien et voilà...avec lui c’était vraiment exceptionnel parce que, bon, on avait une précision et on avait même pas besoin de se parler. (...)

Quand je suis rentré à l'usine, on m'a embauché et on m'a dit : "tu fais ça'' et c'est tout ahahah ...Tu vas apprendre ça, puis voilà. Au début, j'étais aux machines et après ça, je suis allé faire le pont. J'ai appris comme ça, comme tout le monde, on apprend sur le tas à travailler, on sort pas de l’école pour faire ça, ça n'existe pas ! On te dit, on t'embauche et si tu fais pas l'affaire, ben tu y resteras pas...c'est comme ça un peu... - ben oui! - et petit à petit, dans le temps, on a avancé, on a avancé, on a évolué, comme ça dans le temps, comme toi tu as fait, pareil. C'est pareil pour tout le monde.

moi quand j'arrivais sur le chantier... j'entendais, je sentais, je savais pratiquement si ça marchait. Le bruit, les vibrations du sol aussi parce que comme on centrifugeait des pièces donc ça tournait très vite et si il y avait des vibrations on le sentait par le sol, ça nous remontait par les pieds et on sentait. Moi quand j'arrivais sur le chantier, le matin, rien qu'aux bruits : le bruit des arcs électriques, des fours de fusions, le bruit de la centrifugeuse, je savais si ça marchait bien ou si ça marchait pas bien. Quand tu entendais la centrifugeuse siffler : t'es pas content. Quand tu avais les vibrations qui te remontaient par les pieds : t'es pas content. Quand le four faisait brrrou-brrrou ça marchait pas bien, quand il faisait brrrrrrouuuuuu ça marchait bien (...)

Moi je suis intérimaire, ça doit faire 2, 3 ans que je viens chez Foreo, à peu près, à faire des micro-pieux. Et dans l'essentiel, je suis juste manœuvre : je prends les tubes, je les prépare, je les graisse et je les monte sur la machine, c'est tout. Après le malaxeur, c'est pas compliqué : on met de l'eau, une certaine quantité, on met du ciment qui correspond à l'état du sol puis terminé, après on injecte c'est aussi simple que ça! - donc, en fait,  vous vous êtes là pour faire tout ce qui est la préparation? - voilà exactement, j'avance le chantier pour qu'il s'avance au mieux et le plus rapidement possible. qu'on est pas à attendre les tuyaux les tubes que quand on commence à forer j'ai tous mes tubes à côté, on enchaîne et on perd pas de temps!

Alors moi je vais le dire avec les mots de Musset parce que je trouve ça vachement mieux qu'avec mes mots à moi. Dans un poème il dit : ''ami, prend ma main...je suis moins triste quand ta main prend la mienne...''  et je trouve que c'est un petit peu le métier infirmier. On tisse une toile entre des infirmiers, des AMP, des aides-soignantes, des éducs, tout une toile pour éviter à certaines personnes - celles qui veulent bien de nous - de tomber. Voilà... et faire partie de cette toile ça m’intéresse. Pas pour moi..., enfin ça m’intéresse moi d’être infirmière mais dans ce sens là  : faire partie d'une grande toile qui permet d'aller mieux, à chacun d'aller mieux.

le rémouleur c'était des gestes de ...ben déjà visuellement, il fallait, il fallait être attentif, ne pas laisser de résidus dans les coquilles et puis bon il y avait un savoir faire aussi passer le souffle dans la coquille et puis revenir lentement ou inversement ou alors passer la brosse pour nettoyer c’était des gestes précis qu'il fallait avoir sous peine de... la sanction  c'était immédiat quand on brossait dans un porte coquille en rotation ça fait 900 tours pratiquement le truc là. Introduire une brosse à l’intérieur, tenu manuellement, en appui,à la moindre fausse manip, euhhh ça part dans tous les sens. Donc tu peux te casser le bras, tu peux ...voilà donc c'était très précis, une gestuelle très précise, pas violente mais ... ouais c'est compliqué à exprimer.