Responsabilité et le manque d'encadrement... Je veux dire on est seule comme je disais tout à l'heure, il y a une infirmière pour 15 patients si on a de la chance on a 1 collègue... il y a en 2 pour 30 patients, donc du coup on a un collègue a qui on peut, peut-être, demander si on sait pas... mais on est pratiquement seule. La cadre, elle est là les horaires de bureau, après s'il y a des problèmes à coté... ben on est seule. Donc ouais la responsabilité devant l'immensité de choses qu'il faut savoir. Voilà, mais heureusement qu'il y a le contact avec les patients qui là bien sûr... On sait pourquoi on est là. Voilà. Je sais que chaque stage est très dur, je les trouvent très dur, mais il y a toujours ce coté là. Je sais à chaque fois que j'en parle à ma famille, à mes proche,etc : c'est dur, c'est dur mais heureusement que les patients sont là (...)
A vrai dire je suis arrivée là dedans, par hasard, tout à fait par hasard, puisque moi j'ai quand même un passé derrière et quand je suis arrivée dans la région il fallait bien trouver un travail.
Et la première chose, enfin là où j'ai trouvé du travail c'était en maison de retraite. Et... très bizarrement, ben, ça m'a plu. ça m'a plu, je crois que c'est ce contact, cet esprit de travailler en équipe, bon même si tout n'est pas rose...
Voilà apporter aux gens, se sentir utile, la relation, tout ça, ça me plaisait.
Enfin ça c'est fait tout ça un petit peu progressivement parce que bon ça pas était du jour au lendemain comme ça... mais au début il fallait bien travailler donc, au début, je dirais que c'était alimentaire et puis après c'est la relation avec les personnes qu'on soigne (...)
Il y avait aussi - je me rappelle - d'un truc... au début, qu'on était arrivé, il n'y avait pas les pistolets laser pour prendre les températures dans les coquilles. Une coquille pour la préparer il fallait une certaine température.
Vous savez comment on faisait?
- ahhahaha
C'est les anciens, au début, ils crachaient sur la coquille et si le crachat il s'en allait de suite c'est qu'elle était trop chaude, s'il restait c'était la bonne température. Après il y a eu les pistolets laser ...
- C'est moi qui vous les ai donné, les pistolets laser, c'est moi qui vous les ai acheté, les premiers...
- C'est vrai qu'ils travaillaient mais c'est vrai qu'il y avait des pièces rebus...
- oui voilà!!! on s'est rendu compte qu'il y avait quand même pas une précision....parce que la température était extrêmement importante.
(...) Je suis brasseuse, voilà je fais de la bière. C'est un métier qui était porté par les femmes depuis des milliers et milliers d'années et aujourd’hui il y a un renouveau dans la brasserie française, de reprendre un peu ce pouvoir qu'avait les femmes de brasser. Quelque chose qui nous avait été enlevé mais bon ça c'est une autre histoire. D'abord c'est très technique, il faut apprendre les différents ingrédients du brassage, c'est à la fois technique, scientifique puisqu'il y a des paramètres à connaître, c'est physique aussi puisqu’on soulève des sacs de 25 kilos et des cartons de bières qui font entre 7 et 9 kilos. Après ce sont des gestes qui se transmettent, une fois que l'on a appris à brasser, je pense que l'on sait brasser.
Les entrailles c'est dedans c'est là. Même encore là, on en parle ... pendant 2 ou 3 nuits ça va me travailler. Même les photos, j'ai des photos, des fois avec la famille on les regarde... tout ça ....ça revient. Celui qui s'en va, qui arrive à la retraite, qui s'en va que l'usine continue, que ça fonctionne - plus ou moins bien parce que bon dans les conditions que c'était- je pense que ça doit faire autre chose. Mais partir comme ça : être mis dehors parce que c'est vraiment être mis dehors! Tu es sur le poste de travail, il est 9h30 du matin, on vous dit : ''vous arrêtez tout, prenez vos affaires, rentrez chez vous'' c'est ... quand vous avez passé 36 ans dans la boîte ça fait quelque chose, ça fait quelque chose. C'est pour ça que c'est dommage parce que bon c'est surtout... le savoir-faire.
les machines se sont modernisées donc moins de manutention. C'est vrai que quand je suis arrivé il y en avait plus. Il y avait plus de manutention. L’exemple, tout bête, on serrait pas les cuvettes - c'est à dire en bout de coquilles y a des cuvettes pour éviter que le métal ressorte - on serrait avec des clés et on desserrait avec des clés. A la fin, on avait des visseuses, voilà. Quand vous avez le métal des tubes comme ça car la cuvette elle prend pas toute la forme, il faut laisser l'air qui circule dedans. Quand,en plein été, vous dévissez à la clé, bon... ça va quoi, c'est chaud... les machines ça nous a quand même bien aidé...et ce qu'on pourrait dire là aussi c'est que quand je suis arrivé les visseuses existaient déjà - je suis pas arrivé à l'usine au 19ème siècle - mais bon il y avait ce petit truc de l'ouvrier il faut quand même qu'il en bave un peu (...)
Le décrassage, c'était quand on avait préparé la fonte, qu'on l'avait mis en température, on arrêtait la température donc le four était stable, au niveau de la température. On décrassait : c'était une poudre qui enlève toute la crasse, qui faisait remonter toute la crasse du four et de la fonte. Et donc on avait des pinces donc c'était pshitttttt, les pinces descendaient, on écartait ça faisait clac! on resserrait mais on faisait plusieurs fois pour que toute la crasse...parce qu'en fait la crasse il fallait pas l'enlever petit à petit il fallait faire des morceaux et vraiment pour que ça s’enlève complètement donc ça faisait shittt pshiiiiit shutttt pshutttt ça c'était le décrassage.
j'étais attirée vers la fonte. La fonte, quand elle coulait, c'était beau à voir, on avait des lunettes de soleil. C’était beau à voir, ah oui ça, c'est un truc qui me manque un peu sur ça, sur la fonte. C'est joli, c'est liquide, c'est jaune c'est ...et encore à l'acier, elle est pas jaune, elle est blanche, c'est joli mais j’ai pas travaillé à l’acier. J'ai pas travaillé à l'acier mais par contre elle était plus jolie mais elle faisait plus mal aux yeux, à l’acier. à l’acier il fallait les lunettes automatiquement, on pouvait regarder nous de loin la fonte ça allait mais de près il fallait les lunettes. C'était des lunettes de soleil mais pas de soleil de Optic 2000!
bon on était pas quand même au 16ème siècle, beaucoup de choses étaient automatisés, c'est des boutons, des … voilà comme geste : tac! ...c'était souvent ce genre de gestes là, pas beaucoup forcément de gestes manuels, enfin sur mon chantier à moi toujours. Il y a des endroits où il y a des travaux qui se font à la chaîne, vous avez des gestes qui sont toujours les mêmes, c'est souvent ce genre de choses. Là où on était nous, c'est pas tout à fait ça, c’était un chantier plutôt artisanal, malgré tout quand même assez automatisé. Pas automatisé, mais enfin c'est de la machinerie. C'est pas couler à la main comment ils faisaient avant, tout ça, ça n'existe plus depuis ...moi je l'ai pas connu ça!