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on vivait avec, on était pris dans le système, on y faisait plus cas d'ailleurs. Bon d'ailleurs on se protégeait peut-être pas suffisamment. D’où après, arrivé à un certain âge, on a des acouphènes ahhahah. Et après, il y avait des machines où le bruit était vraiment persistant, désagréable, une résonance puisqu'on travaillait dans des corps creux, dès fois, selon ce que l'on faisait, cela créer des résonances. ça c'était pénible! Après on avait notre machine, un peu plus loin, qui tournait pas souvent parce que c'était un peu spécifique c'était le martelage. Alors là c'était....l'enfer, l'enfer : des bouchons des oreilles, le casque par dessus et encore le soir il fallait prendre un doliprane ahahhaha

moi quand j'arrivais sur le chantier... j'entendais, je sentais, je savais pratiquement si ça marchait. Le bruit, les vibrations du sol aussi parce que comme on centrifugeait des pièces donc ça tournait très vite et si il y avait des vibrations on le sentait par le sol, ça nous remontait par les pieds et on sentait. Moi quand j'arrivais sur le chantier, le matin, rien qu'aux bruits : le bruit des arcs électriques, des fours de fusions, le bruit de la centrifugeuse, je savais si ça marchait bien ou si ça marchait pas bien. Quand tu entendais la centrifugeuse siffler : t'es pas content. Quand tu avais les vibrations qui te remontaient par les pieds : t'es pas content. Quand le four faisait brrrou-brrrou ça marchait pas bien, quand il faisait brrrrrrouuuuuu ça marchait bien (...)

Mais moi ce que j'ai trouvé très beau dans ce service, enfin dans ce type de soin et d'approche de la personne qu'on prend en charge, c'est à travers donc les soins palliatifs c'est-à-dire que... en tant qu'infirmier, on est plus du tout dans cette dimension médicale te dire : voilà il y a des traitements, il y a des recherches qui sont faites, on est sans cesse dans cette dynamique de trouver de nouvelles solutions, de nouvelles thérapeutiques, de nouveaux remèdes, toujours plus. On va dire cette logique vraiment de la société actuelle, où on essaye toujours de trouver de nouvelles choses pour progresser. Là, c'est pas cette vision là du soin à proprement parler que l'on a. C'est accepter que dans la vie les choses elles se passent pas toujours comme on voudrait et qu'on essaye de faire au mieux et que peu importe le devenir de la personne qu'elle s'en sort ou qu'elle sort pas  (...)

ce que j'adorais particulièrement c'est quand j'ajustais une pièce. C'est-à-dire quand j'avais une pièce à l'étau et que j'y allais avec la lime, c'est pareil là, il fallait être précis puisque quand on ajuste une pièce ça va au centième souvent. Là il y avait un geste, une tenue de l'outil qui doit être ferme mais léger et je trouvais que c'était ...c'était chouette. quand on appliquait bien l'outil sur le métal qu'on apercevait le copeau tombé derrière, enfin les petits copeaux, c'est toujours du petit copeau à la lime mais c'est pareil c'était quelque chose d'assez exceptionnel.

Le décrassage, c'était quand on avait préparé la fonte, qu'on l'avait mis en température, on arrêtait la température donc le four était stable, au niveau de la température. On décrassait : c'était une poudre qui enlève toute la crasse, qui faisait remonter toute la crasse du four et de la fonte. Et donc on avait des pinces donc c'était pshitttttt, les pinces descendaient, on écartait ça faisait clac! on resserrait mais on faisait plusieurs fois pour que toute la crasse...parce qu'en fait la crasse il fallait pas l'enlever petit à petit il fallait faire des morceaux et vraiment pour que ça s’enlève complètement donc ça faisait shittt pshiiiiit shutttt pshutttt ça c'était le décrassage.

Je crois que malgré les règles qui disent que quand on enlève la blouse, on enlève le métier, on rentre chez soi. Je trouve que c'est un peu utopique et c'est dur de faire la part des choses, même si on met de la distance, même si... On ramène toujours un peu de vécu à la maison et on y repense... et ça travaille et on est des êtres humains donc on peut pas faire cette différence. Je trouve que c'est ça c'est ce qui caractérise aussi et je pense que c'est pour ça qu'il y a beaucoup de gens qui sont... on parle beaucoup de burn-out dans la profession parce que finalement on engrange plein de choses, on est un peu une éponge toute la journée (...)

Les 4 règles d'or : - du haut vers le haut - du plus propre au plus sale - du plus éloigné au plus proche de la sortie - On nettoie avant de désinfecter

C'est un genre de danse :  il fallait  - Hop! -  suivre le carrousel qui tournait, remplir le basquet, repartir vers l'autre... C'était que ça quoi, avec le jeu de jambes. Le savoir-faire de manipuler manuellement... monter lorsqu'il fallait le palan. Enfin, il y a 2 couleurs donc une fois que l'un avait vidé sa poche, l'autre arrivait derrière et recommençait la gestuelle et ça pendant 8 heures, c’était une danse magique! C'était prendre un rythme et être très doux dans ses manipulations et ensuite, en fin de couler,être violent dans le geste, pour se sortir de l'endroit, pour laisser le collègue venir à sa place, donc voilà il y avait de la douceur dans la gestuelle et puis après il y avait la violence du dégagement.

une envie de ....d'aller vers l'autre. Je pense que si tu es complétement centré sur toi, c'est pas un boulot qui te conviendra. Le but c'est l'attention portée à l'autre, c'est vraiment dans l'observation, dans l'écoute, dans le contact,dans ....voilà c'est vraiment l'envie d’être ouvert et attentif aux autres. Ça pour moi c'est la première caractéristique d'une infirmière. Après, ben, c'est effectivement ce rapport au corps et à la peau, si euh... ou même aux odeurs. Si tu ne peux pas toucher quelqu'un, si tu ne peux pas...tu ne supportes pas l'odeur c'est compliqué de devenir infirmier parce que c'est un métier de contact (...)

J'avais 18 ans : tu rentres là dedans, tu te dis mais qu'est-ce que j'ai fait de mal là pour me retrouver ici?!  Du feu partout, la chaleur - j'ai tué personne! - là tu te dis ,bon...après avec le temps on apprend à... on apprend à aimer son travail tout simplement parce qu’il était quand même intéressant, là où je suis il était intéressant. C'est pas le cas de tous et...moi j'ai eu la chance, quelque part, de travailler à cet endroit là, il y avait d'autres endroits qui étaient intéressants mais il y en avait d'autre beaucoup moins ...pour avoir fait des stages à droite à gauche et puis de se retrouver à l'ébarbage : meuler des pièces toute la journée  - euhhh... là vous pouvez y aller voir eux, les gestes vous allez les voir - ouingouingouing - pendant  8 heures vous avez ps 50 gestes. Et attraper la pièce suivante et ouingouingouing!

à l'école on apprend la théorie, donc on a plus de temps pour justement voir les gestes, comment il faut faire et tout. Mais sur le terrain...on apprend plus parce que c'est jamais la même chose en fait Tout ce que l'on appris à l'école, la théorie, ça s'applique différemment selon le chantier en fait. Par exemple quand vous faites un enduit il y a quelque chose qui ça s'appelle le gobetis. C'est la première couche qu'on met à l'enduit. On prend le mortier sur la truelle et on fait un fouetté, en fait, on jette, on projette le mortier. C'est traditionnel, c'est à la main. Maintenant on le fait à la machine, des grosses machines, mais traditionnel à la main c'est comme ça.