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- Les conditions de travail évoluant, on est de plus en plus amené à faire les choses seule. Parce qu'on ne peut plus se permettre, on a plus le temps de faire les choses à deux, en binôme. - On a plus de personnel effectif, c'est réduit...trop de charges - Quand il n'y a qu'une infirmière et qu'une aide soignante, l'aide soignante elle fait son travail toute seule. - La loi c'est 13 patients pour une infirmière! - ouais c'est ça - mais par exemple si vous prenait l’hôpital, je vous donne l'exemple avec le déménagement : le premier étage où il y a le service de médecine-cardiologie. Donc à la fois un couloir de médecine et à la fois une service de cardio. Il y a en fait 30 lits donc 15 lits pour chacun des services et donc en fait il n'y a qu'une infirmière pour chaque service. Donc une infirmière attribuée à 15 patients autant pour la cardiologie que pour la médecine. Et une aide soignante pour aussi 15 patients finalement, donc souvent 15 toilettes !

le travail lui il est debout et tout le temps et marcher et heureusement qu'on marchait parce qu'il y a rien de pire que de rester...les gens qui en ont bavé le plus à l'usine, c'est ceux qui avait un boulot poste fixe qui était sur 1 mètre carré pendant 8 heures, c'est affreux, ça c'est affreux. Moi je l'ai eu fait parce que quand on a eu notre activité en baisse on allait travailler ailleurs et rester comme ça sur 1 mètre carré : vous avez les jambes qui vous rentrent dans le dos, c'est un truc de fou! Il faut mieux marcher...voilà du coup je continue à marcher ahahah c'est bon pour la santé!

l'attention au travail....ça dépend à 4h du matin c'est compliqué. Et quand...le soir là, à 8h, quand il fait nuit vous partez au boulot, déjà là c'est dur ...et arrivé à 2h du matin, vous êtes crevé aussi... Non l'attention c’était le plus dangereux bien sûr et puis c'est dur 8h de rang au travail ; et souvent les accidents arrivaient pour ça, parce que justement on était habitué on faisait moins attention et la fatigue derrière... la fatigue du poste, tout simplement, parce que c'est pas une vie normale. Vous mangez une semaine à telle heure, vous dormez à telle heure, la semaine d’après c'est décalé, bon ça c'est très usant, les postes. Voilà après c'est un choix, on était pas obligé d'y rester.

moi c’était un pont roulant dans les mains. Enfin une boîte à boutons dans les mains, puis on manœuvrait des ponts. - si je peux me permettre : on aura dit un musicien, un joueur de clarinette, parce qu'il avait ... - beaucoup de boutons! Les boutons on les regardait les yeux fermés, on avait pas besoin de regarder, c'est une habitude comme quand vous jouez de la musique, c'est pareil. Et alors c'était ça : manœuvrer ce pont, après accrocher les coquilles sur des machines. Les poser, soit les ranger, ou aller les chercher et les mettre sur la machine. C'était pas trop physique parce qu'on faisait que de la marche et qu'on travaillait qu'avec les doigts!

On avait de gros gants exprès pour la chaleur et même au début qu'on était pas habitué, même avec les gants, quand on attrapait les noyaux, on avait des cloques à la longue. Et après la peau s'était durcit, après on le craignait plus. Mais c'est vrai que les premiers jours... moi je me rappelle, au début que je rangeais les noyaux derrière la machine ... Les premiers jours -  aouw! - les premiers soirs j'avais les doigts avec des cloques! Après, bon ben, petit à petit  ça se durcit et puis on le craint plus. On ne peut pas travailler sans gants, même à la chaine, je travaillais jamais sans gants parce que, bon, il y a toujours contre les pièces des petits ergots, n’importe quoi, c'est bon pour se le planter dans les doigts.

Quand, moi, je faisais des manœuvres comme ça, je ne parlais à personne. Je regardais ce que je faisais. La boîte à boutons, des fois je regardais pas les boutons, mais des fois avant d'appuyer, je regardais si c’était bien le bon bouton quand même. Si on le relève d'un seul coup, on aurait pu tuer un mec de suite, avec une élingue. Quand on levait, on aurait pu arracher :  une élingue qui accroche une machine, on explose l’élingue on peut tuer quelqu’un. Toujours avant de lever, faut faire attention. Toujours dans la tête : ''faire attention'' comme ça, tout le temps, tout le temps. Celui qui fait pas attention, il peut pas faire ça, c'est pas possible. Il y avait pas beaucoup de pontier! - pas de bon - hein? - des bons, il n'y en avait pas beaucoup!

- marcher sans arrêt parce que c'est vrai qu'on est tout le temps en mouvement. - c'est vrai qu'on marche souvent ... - tu cours même à la fin ! - il y avait une étude sur le nombre de kilomètres que faisait une aide soignante, une infirmière, dans la journée c'est assez énorme quand même. C'est vrai qu'on fait que de marcher tout le temps. - oui en quantification de pas,non? - je sais plus si c'est en pas ou en kilomètres mais c'était assez fascinant (...)

l’ébarbage, c'était "Cayenne", personne ne voulait aller à l'ébarbage. On allait chercher des outils et des meules donc pour meuler. Et c'est pareil, il y a avait des gars, qui ont fait que ça toute leur vie, et c'est pareil : ils allaient chercher leur meule  et on avait pas intérêt de leur piquer leur meule parce que sinon c'était la catastrophe, ils nous foutaient sur la gueule! et les mecs ils meulaient toute la journée et des fois ils rigolaient parce que quand on a pas l'habitude. C'est pareil, meuler c'est : y a une pression à mettre sur la meule, si on met trop de pression, ben, on avance rien, on arrache tout c'est pas terrible. Si on appuie pas assez ... ça meule pas. ils meulaient deux fois plus vite que nous parce que - et ils se fatiguaient moins que nous - et ils se fatiguaient pas - on voulait pas y aller - on voulait pas on pleurait même - ahahah

Ben je pense que c'est comme pour tout apprentissage - C'est un automatisme après... - Voilà au début c'est des choses que l'on calcule et puis après ... - ...après soit on fait, soit on oublie! soit on fait automatiquement soit on oublie... - Si ça a était bien... bien appris enfin je dirais finalement bien compris - Ouais c'est ça - Parce qu'en fait, il n'y a pas de bien appris si ce n'est pas bien compris - ça c'est sur - Exactement, tu peux apprendre un geste, si tu ne comprends pas pourquoi tu le fais, tu finiras pas l'abandonner! - Ouais on l'abandonne

Responsabilité et le manque d'encadrement... Je veux dire on est seule comme je disais tout à l'heure, il y a une infirmière pour 15 patients si on a de la chance on a 1 collègue... il y a en 2 pour 30 patients, donc du coup on a un collègue a qui on peut, peut-être, demander si on sait pas... mais on est pratiquement seule. La cadre, elle est là les horaires de bureau, après s'il y a des problèmes à coté... ben on est seule. Donc ouais la responsabilité devant l'immensité de choses qu'il faut savoir. Voilà, mais heureusement qu'il y a le contact avec les patients qui là bien sûr... On sait pourquoi on est là. Voilà. Je sais que chaque stage est très dur, je les trouvent très dur, mais il y a toujours ce coté là. Je sais à chaque fois que j'en parle à ma famille, à mes proche,etc : c'est dur, c'est dur mais heureusement que les patients sont là (...)